Zone Livre 3

 Une sélection d’ouvrages proposée par Gaëlle, responsable de la Librairie « Les Modernes » Grenoble.
1er Livre:
« Ni poupée ni super héros » de Delphine Beauvois et Claire Cantais (éditions La Ville Brûle)

Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour lutter contre les stéréotypes, la collection «Jamais trop tôt» propose des albums qui ne tournent pas autour du pot.

Pour que filles et garçons puissent, ensemble, construire un monde antisexiste et égalitaire, Ni poupées ni super-héros réunit On n’est pas des poupées, mon premier manifeste féministe et On n’est pas des super-héros, mon premier manuel antisexiste, déjà parus dans la même collection et aujourd’hui épuisés.
À l’arrivée pas de clichés, des clins d’œil au mouvement féministe qui feront sourire les adultes, et des héros et héroïnes malicieuses qui, au fil des pages, fourniront aux enfants des outils pour être eux-mêmes, et non ce que les autres voudraient qu’ils soient.

2eme Livre:
« On est pas des moutons » de Claire Cantais – Yann Fastier (éditions La Ville Brûle)

Avec On n’est pas des moutons, les lectrices et lecteurs revendiquent haut et fort le droit de penser par soi-même, de ne pas grandir dans du coton mais d’affronter la réalité en face, d’avoir l’esprit critique, d’être singulier, d’être unique… bref, d’être soi-même et pas ce que les autres voudraient qu’on soit.
Des textes drôles et subtils, parfois grinçants, de Yann Fastier, les superbes animaux anthropomorphes de Claire Cantais, des idées choc et des couleurs qui claquent… Une bien belle façon de remettre les règles en question et de mener une réflexion ambitieuse et indispensable sur la société, les règles, l’ordre établi, la liberté (liberté de penser, liberté de s’exprimer, liberté d’être soi-même, liberté de découvrir, liberté d’être différent…).

3eme Livre:

« Exercices de résistance: relire la déclararion des droits de  1793 par Luce Faber – Illustration Formes vives (éditions Excés)

En France et ailleurs, des citoyens s’autorisent à rêver une transformation si radicale des règles du jeu politique, qu’elle accoucherait d’un monde tout autre où il s’agirait simplement de redevenir humain. Rêver, imaginer, mettre en mots ce désir n’est pas un simple exercice de style, mais bien un exercice de résistance à l’oppression. Face à la monstruosité faite norme, les révolutionnaires français avaient, en leur temps, voulu offrir aux êtres humains une Déclaration des droits de l’homme et du citoyen pour juger les situations politiques qu’ils allaient traverser. Elle devait en faire des veilleurs capables de sauvegarder la liberté politique. En confrontant chaque article de la Déclaration de 1793 à une situation présente, Luce Faber montre qu’ils n’ont pas œuvré en vain. 1793 pourrait redevenir matière à notre rêverie politique. Formes vives a transformé chaque article en une affiche pour une exposition de l’université populaire du XVIII e arrondissement (UP18), le rapport passé présent a été élaboré dans des ateliers d’écriture au printemps 2016, qui ont pris place à Nuit debout, à l’UP18, au Palais de Tokyo pendant l’exposition Vision, la recherche en art et en design .

4eme Livre:

« Ah Ernesto »  de Marguerite Duras (éditions Thierry Magnie)

Qui se souvient que Marguerite Duras, au début des années 70, a publié un album pour les enfants ?Ah ! Ernesto est l’histoire d’un petit garçon qui ne veut pas retourner à l’école, parce qu’à l’école, dit-il,  » on m’apprend des choses que je ne sais pas « . Les parents d’Ernesto décident alors d’aller voir le maître d’école  » pour le mettre au courant de la décision d’Ernesto « . S’ensuivent des échanges à bâtons rompus qui posent des questions essentielles sur la connaissance et l’enseignement, toujours d’actualité.Alors que Marguerite Duras vient d’entrer dans la Pléiade, et que 2014 est l’année de son centenaire, il était grand temps de rééditer ce texte. Les illustrations de Katy Couprie (auteur du Dictionnaire fou du corps), qui explorent la question du savoir en s’inspirant des leçons de choses et des cabinets de curiosité, offrent une seconde vie à ce livre trop longtemps oublié.

 5eme Livre:
« Discours de la servitude volontaire » de Etienne de la Boétie (éditions Mille et une nuits)
Ce texte consiste en un court réquisitoire contre l’absolutisme qui étonne par son érudition et par sa profondeur, alors qu’il a été rédigé par un jeune homme d’à peine 18 ans. Ce texte pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population et essaye d’analyser les raisons de la soumission de celle-ci.
« Pour le moment, je voudrais seulement comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois un tyran seul qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a pouvoir de leur nuire qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire. Chose vraiment étonnante – et pourtant si commune qu’il faut plutôt en gémir que s’en ébahir, de voir un million d’hommes misérablement asservis, la tête sous le joug, non qu’ils y soient contraints par une force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et pour ainsi dire ensorcelés par le seul nom d’un, qu’ils ne devraient pas redouter – puisqu’il est seul – ni aimer – puisqu’il est envers eux tous inhumain et cruel. Telle est pourtant la faiblesse des hommes : contraints à l’obéissance, obligés de temporiser, ils ne peuvent pas être toujours les plus forts. »