Campus Grenoble vous propose des articles réguliers pour aller à la rencontre de celles et ceux qui font la radio. Rencontre avec Émilie et Justine, les « Défricheuses », qui vous proposent des émissions de création sonore sur le 90.8. Retrouvez les Défricheuses ce dimanche 16 décembre au Marché de Noël pour un live en public !

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Bonjour Justine, bonjour Emilie. Pourquoi le nom « Les Défricheuses » ?

JUSTINE : Parce qu’on défriche !

EMILIE : On voulait s’appeler « Pépites » au départ…

JUSTINE : Tu voulais t’appeler « Pépites ».

EMILIE : En fait on se voyait comme défricher les meilleurs sons sur une thématique. En plein champ avec une faux…

JUSTINE : …en train de chercher !

Défricher une thématique, c’est à dire?

JUSTINE : Essayer de la comprendre, mais de la déconstruire aussi. De la regarder — et de l’entendre — sous tous les angles.

Votre émission mélange micro-trottoir, extraits, histoires et musiques. Comme une sorte de remix ?

JUSTINE : Oui, on mélange pleins de sons très différents.

EMILIE : Pendant deux ans avec Justine, on a fait une émission où on interviewait les gens. Mais ça nous saoulait !

Alors il nous a semblé important d’aller dans l’espace public et de poser des questions aux gens. Maintenant on enregistre des micro-trottoirs de 2H, qu’on densifie ensuite à 1 minute 30.

« A chaque fois on veut enregistrer tous les sons possibles et imaginables. »

Dans les émissions sur « La Peur » ou « Le Tourisme », vous parlez directement à l’auditeur…

EMILIE : Sur le tourisme, l’enjeu était de donner à entendre différentes formes de tourisme, sans forcément le voir en termes de bien et de mal.

On a interrogé un peu toutes les figures du tourisme. On a vu par exemple des extraits sur des gens qui vont faire du tourisme nucléaire à Tchernobyl.

JUSTINE : C’est là où prenait tout son sens le fait de déconstruire nos préconçus sur le tourisme, pour en voir tous les aspects.

Dans l’émission sur la peur, c’est à la fois moins journalistique et plus ludique : on interpelle directement l’auditeur pour susciter la peur…

Oui ! Quand vous dites très proche des oreilles: « Qu’est-ce qui te fait peur ? »… c’est assez marquant.

EMILIE : Il y a un gros travail invisible de montage et d’écriture. Mais ça tombe bien, on est hyper-complémentaires !

Emilie et Justine, comment vous-êtes vous rencontrées ?

(rires)

JUSTINE : Eh bien on s’en souvient plus trop. Il me semble pas qu’on étaient bourrées en plus ! Ca devait être dans ce batiment appelé EVE.

EMILIE : C’était au début de « La tête dans le paté » [émission matinale disparue, NDLR].

JUSTINE : Ah oui ! J’étais ton invitée, et après on est tombées folles amoureuses, et voilà.

EMILIE : C’était la toute première invitée de cette émission. D’ailleurs c’était la maquette la plus pourrie du monde !

« Le podcast, c’est comme de la radio que tu écoutes quand tu veux. »

La radio, c’est comme une évidence ?

EMILIE : Oui.

JUSTINE : Ce week-end on était en montagne et je disait tout le temps à Emilie :

« Est-ce que tu as déjà enregistré ce fleuve ? », « Ah on a pas enregistré la cloche des vaches !», etc…

A chaque fois on veut enregistrer tous les sons possibles et imaginables.

EMILIE : On a envie d’expliquer beaucoup de choses. Et pour nous le son, c’est la meilleure manière de le faire.

Avec Justine, on réfléchit beaucoup sur les procédés pour faire passer des idées par le biais du son ; on a pas envie de faire du superficiel.

Est-ce que le podcast, c’est juste une mode ?

EMILIE : Non.

JUSTINE : Le podcast, c’est comme de la radio que tu écoutes quand tu veux.

EMILIE : Ça colle assez bien avec l’air du temps. Les gens ne veulent plus allumer la radio pour écouter ce qu’ils n’ont pas forcément envie d’écouter.

Votre émission se situe dans l’espace public. Mais quand on est auditeur, n’est-ce pas un peu à sens unique, du producteur vers nos oreilles?

EMILIE : Pas seulement. Avec le micro-trottoir, on entend d’autres avis que les nôtres déjà.

JUSTINE : Avec les Défricheuses, on essaie de conduire l’auditeur à se poser des questions, mais pas de l’amener vers un chemin seul et unique. On ne s’attend pas à ce que l’auditeur reste juste passif.

« On aime être dans l’actualité, sans pour autant faire les émissions lisses qu’on voit partout. »

L’avenir des Défricheuses ?

EMILIE : On va faire un épisode sur la cuisine.

On va faire une émission live sur le thème de nos grand-mères, sur l’estrade du marché de Noël place Victor Hugo, le 16 décembre à 11h00. [week-end prochain, NDLR]

Pour préparer ce live, nous allons passer un week-end chez chacune de nos deux grand-mères.

Est-ce que vos grand-mères vont se rencontrer ?

EMILIE : Heu… seulement dans nos créations sonores!

JUSTINE : Waou, c’est beau ce que tu dis !

(rires)

EMILIE : Après on a prévu une émission sur le tatouage avec une vraie séance de tatouage. Et une émission sur le football féminin. On aime être dans l’actualité, sans pour autant faire les émissions lisses qu’on voit partout.

On aimerait bien être diffusées sur d’autre radios…

Retrouvez les Défricheuses ce dimanche 16 décembre au Marché de Noël ! Et sur Internet également.

G. P.