En 1958, au terme de cinq années folles, Stan Getz s’installe dans un petit coin tranquille de Copenhague.

Mais l’Europe, si accueillante pour les musiciens de jazz, est une parenthèse car c’est aux Etats-Unis que les choses se passent vraiment.

Au début de l’année 1961, il est de retour à New York mais ce sont Sonny Rollins et surtout Coltrane qui occupent maintenant le devant de la scène, tandis que Don Cherry et Ornette Coleman se montrent décidés à donner à la musique de nouvelles directions.

Dans ce contexte, la première réponse de Stan Getz est double, avec deux disques, très différents, qui comptent parmi les meilleurs de sa discographie.
“Focus”, d’abord, enregistré avec un orchestre de cordes et ”Recorded Fall 1961” avec le tromboniste Bob Brookmeyer, dernier disque de la série des grandes rencontres sur le label Verve. Deux chefs d’oeuvre, enregistrés coup sur coup à quelques semaines d’intervalle.

L’autre réponse va venir du Brésil.

Stan Getz découvre la nouvelle musique brésilienne avec les disques d’un certain Joao Gilberto, interprète d’une musique qui porte le nom de bossa nova.

La bossa nova, c’est la musique de la nouvelle vague à Rio, on peut même traduire bossa nova par “le truc du moment”, la nouvelle tendance.
Entre elle et Stan Getz, le courant passe tout de suite, c’est même le coup de foudre : il connaît bien les accords de cette musique car ce sont ceux du jazz.  Et il est séduit par son balancement singulier, ces rythmes syncopés, l’apparente nonchalance, le romantisme des chansons, ces mélodies nostalgiques un peu mélancoliques, bref, tout ce qui se traduit dans cette langue en un mot : “saudade”

Avec son ami le guitariste Charlie Byrd, Stan Getz enregistre très vite un premier disque, “Jazz Samba” : un grand succès qui ouvre toute une série de rencontres entre le jazz et la musique brésilienne.
Il y aura ensuite “Jazz Samba Encore”, puis le célèbre “Getz/Gilberto”, un live au Carnegie Hall, d’autres encore, jusqu’aux retrouvailles avec Joao Gilberto en 76 avec le disque “The Best of Two Worlds”.
Un numéro d’Expression Jazz en forme de best of de la période brésilienne, l’avant et l’après de années bossa, avec Eddie Sauter, Bob Brookmeyer, Gary Burton et Chick Corea.

En résumé donc, “Le Meilleur de deux mondes” de Stan Getz.

Track List :

Stan Getz, I Remember When

Focus, Verve, 1961

 

Stan Getz/Bob Brookmeyer, A Nightingale Sang in Berkeley Square

Recorded Fall 1961, Verve, 1961

 

Stan Getz/Charlie Byrd, Samba Triste

Jazz Samba, Verve, 1962

 

Stan Getz/Luiz Bonfa, Saudade Vem Correndo

Jazz Samba Encore, Verve, 1963

 

Stan Getz/Joao Gilberto, Doralice

Getz/Gilberto feat. Antonio Carlos Jobim, Verve, 1964

 

Stan Getz/Astrud Gilberto, Eu e Voce

Getz au Go-Go, Verve, 1964

 

Stan Getz, Here’s That Rainy Day

Getz/Gilberto #2, Recorded Live at Carnegie Hall, Verve, 1964

 

Stan Getz, Windows

Sweet Rain, Verve, 1967

 

John Holt, The Girl From Ipanema

1000 Volts of Holt, Trojan Records, 1973