Je n’ai jamais pensé au jazz comme à un art. Le jazz est un jeu, des jeux. C’est l’expression de ce que je ressens : combien je suis furieux, combien je suis heureux, combien je suis tendre : c’est tout.
Ce soir nous sommes avec Stanley Gayetsky, plus connu sous le nom de Stan Getz.
6 juin 1991, il y a 30 ans, dans sa maison de Malibu, Stan Getz rend son dernier souffle et il pense une dernière fois, peut-être, à cette fille d’Ipanema qu’il a tant aimé et qui l’a rendu célèbre.
Incarnation du romantisme et du lyrisme en jazz, immense mélodiste, héritier direct de Lester Young, Stan Getz, c’était d’abord un son, on l’avait même surnommé “The Sound”.
Admiré, adulé même, mille fois copié, on reconnaît pourtant son saxophone dès les premières mesures, et son style est trop difficile à imiter, parce qu’il est trop simple, dira t-il.
Un sens infaillible de la mélodie et le chant de son saxophone sur les accords de la bossa nova de Tom Jobim et Joao Gilberto lui ont valu un immense succès, si bien que le bonhomme fait partie des très rares musiciens de jazz connus du grand public.
On va découvrir ou redécouvrir quelques-uns de ses meilleurs titres, certains très connus, d’autres beaucoup moins. On va parler de sa vie, de ses innombrables rencontres, avec les californiens et les brésiliens bien sûr, les mariages arrangés de Norman Granz, le producteur de Verve, avec qui il travaillera de longues années : Dizzy Gillespie, Oscar Peterson, Gerry Mulligan et tant d’autres, avec les pianistes de Bill Evans à Kenny Barron en passant par Al Haig, Jimmy Rowles et Chick Corea,
On évoquera aussi le grand accompagnateur qu’il a été auprès des chanteurs et chanteuses, car y eut Ella Fitzgerald, Tony Bennett, Abbey Lincoln, Astrud Gilberto… Avec Lester Young, quel autre saxophoniste aurait pu être autant désiré ? Billie Holiday elle-même, l’amie, la muse de Lester, et avec qui elle partageait l’affiche dans un club, l’avait invité, pour trois titres qui font partie de la légende.
Mais Stan Getz n’a pas été seulement le musicien romantique et décontracté que l’on connaît, une image à laquelle il reste viscéralement attaché. C’était aussi un saxophoniste au discours véhément et agressif, un technicien hors pair qui pouvait jouer du be bop sur les tempos les plus fous.
Ses débuts, avec Benny Goodman , les “Four Brothers, Ail Haig et Max Roach, les sessions au club de Storyville de Boston, c’est le thème de ce premier opus. A venir : les fabuleuses rencontres des années 50 et 60, le Brésil, les expériences des années 70, la seconde jeunesse des années 80, jusqu’ à Voyage et “People Time.
Alors comme il n’était pas raisonnable, ni souhaitable, ni même possible de raconter Stan Getz en 10 ou 12 titres, on a vu les choses autrement et c’est pourquoi je vous propose un long moment en sa compagnie. : Un été avec Stan Getz
Track List :
Yesterdays
Voyage, Blackhawk Records, 1986
Give Me the Simple Life
Columbia, 1945
And the Angels Swing
Savoy Records, 1946
Woody Herman and his orchestra, Early Autumn
Capitol Records, 1948
On the Alamo (1950)
The Complete Roost Sessions, 1978
You Go to My Head (1950)
The Complete Roost Sessions, 1978
Prezervation (1949)
Prezervation, Prestige, 1967
Long Island Sound (1949)
Stan Getz Quartet, Prestige, 1955
Strike Up the Band (1950)
The Complete Roost Sessions, 1978
Thou Swell, At Storyville
Royal Roost , 1951
The Song is You, At Storyville
Royal Roost , 1951
Herschey Bar
Royal Roost , 1951
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